[biographie] Akeem Allah

Chapitre 1, Mai 1455

Akeem adorait ce coin situé exactement sur la frontière entre la Confédération Helvétique et la Franche-comté. Il y avait souvent élu domicile pour racketter les passants.
Un très bon endroit, souvent emprunté par de riches marchands. Son ami Arnauld de Berthevin ne le démentirait pas. Combien déjà ? 6800 ou 8600 ?
Akeem y avait ses habitudes, il connaissait le lieu idéal pour tendre une embuscade. Un puit creusé il y a des siècles par nos lointains ancêtres. Il était un peu à l’écart du chemin et presque tous les passants y faisaient une halte pour apaiser leur soif ou celle de leur monture.
Pour l’instant, Akeem était assis, adossé à un arbre au sommet d’une colline surplombant le sentier. Armé d’une plume et d’un encrier, il griffonnait avec application sur un vieux cahier.
Pas besoin de s’exciter, d’ici, il pourrait entendre suffisamment à l’avance l’arrivée d’un éventuel voyageur ...


Akeem cru percevoir un bruit … Il tendit l’oreille … un bruit de sabot !!
Il posa calmement son cahier et se retourna pour scruter l’horizon. Rapidement, il vit apparaître une énorme carriole au détour du chemin. Il observa avec attention ses invités avancer. Visiblement un seul homme, avec un énorme chargement tiré par un âne ou un mulet.
Akeem attrapa son épée et son bouclier et partit en trombe sur l’autre versant de la colline. Au terme d’une course effrénée, il arriva au puit, se cacha derrière un rocher couvert de buissons, et attendit …
Pendant un long moment, il attendit jusqu'à ce qu’enfin, il entende le bruit des roues sur la terre sèche. Il lui fallait encore un peu de patience pour permettre au voyageur de poser ses sacs, de s’étirer et de se relaxer avant de se diriger vers le puit.
Akeem jeta discrètement un coup d’œil à la carriole. Du bois, beaucoup de bois ...
Il entendit le bruit du sceau contre le puit. L’homme était maintenant à bonne distance. Brusquement, Il sortit de sa cachette pour se placer entre le voyageur et son chargement.
« Autant de bois tiré par un seul âne ! Vous voulez la tuer ou quoi cette pauvre bête ??!! »
L’homme sursauta en entendant la voix sèche d’Akeem. Il se tourna vers lui d’un air ahuri. Tout en parlant Akeem observait son adversaire, un homme robuste et dans la force de l’age.
« Il se trouve que je suis justement mandaté par notre vénérable empereur … pour lutter contre la malveillance envers les animaux ... Je me vois dans l’obligation de saisir votre chargement ainsi que … »
Akeem vit la moustache du voyageur frétiller. L’homme se jeta sur lui. Plus précisément, il se jeta sur son bras droit, celui qui tenait l’épée. Akeem eut juste le temps de se désaxer pour lui assener, du bras gauche, un violent coup de bouclier sur la tête.
Le voyageur s’écroula sur le sol et resta immobile, sans connaissance. Akeem fouilla rapidement ses poches dans lesquelles il trouva une bourse visiblement bien remplie. Il disparu ensuite, emportant avec lui l’âne et le chargement.
Ce n’est que plus tard, près d’une petite grotte où il avait l’habitude de passer la nuit, qu’il fit l’inventaire de son butin. Une bonne journée ! 174 écus et dans les 1400 écus de marchandise !

- 06-05-2007 04:11 : Vous vous êtes battu avec Alcrapone (coefficient de combat 5), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.
- 06-05-2007 04:11 : Vous avez racketté Alcrapone qui possédait 174,47 écus et des objets. 63 miches de pain ; 255 stères de bois


Surmotivé par le butin de la veille, Akeem était trop excité pour écrire. Depuis le levé du jour il s’était installé au sommet de la colline et scrutait attentivement l’horizon.
Après de longues heures d’attente, il vit apparaître au bout du chemin une jeune femme brune tirant une charrette. Armé seulement de son épée, il dévala à toute vitesse le flanc de la colline pour, comme à son habitude, aller se cacher prés du puit et patiemment attendre l’arrivée de sa victime.
Lorsqu’il entendit le bruit du sceau contre la pierre, il sortit de sa cachette.
« Mes hommages, gente Dame ! Vous devez être fort courageuse pour transporter seule un chargement aussi lourd. Surtout en empruntant des routes aussi peu sures. »
La jeune femme, après un bref moment de panique, avait retrouvé ses esprits. Elle dévisageait Akeem d’un air menaçant.
« Rassurez vous, je n’apprécie pas vraiment de dépouiller une femme seule au détour d’un chemin ... Du moins, sans lui accorder une petite chance. »
Il sortit une pièce d’or de sa poche.
« Voyons voir si vous êtes en veine. Nous allons jouer vos marchandises à pile ou face. Que préférez vous ? »
La haine que ressentait la jeune femme transparaissait dans son regard. Elle fixait Akeem en silence.
« Je vous écoute, faites votre choix. »
La jeune femme restait muette. Elle fit quelques pas en direction d’Akeem. D’un geste brusque, il dressa la pointe de son épée dans sa direction. Elle compris aussitôt et s’immobilisa.
« D’accord, alors je vais choisir en premier. Je prends face. Ca vous convient ? »
Akeem lui adressa un léger sourire et lança la pièce en l’air. Il l’a rattrapa au vol puis ouvrit sa main pour qu’elle puisse la voir.
« Désolé, c’est une mauvaise journ … »
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que la jeune femme se rua sur lui telle une furie. Elle était vaillante et courageuse mais un peu légère pour le combattre. Il la repoussa violemment, la projetant contre le sol.
« Jeune Dame, j’apprécie votre combativité mais il va falloir à présent devenir raisonnable et songer à rentrer chez vous en vie. »
Elle s’était rendue à l’évidence. Elle n’était pas de taille à le combattre. A contre cœur, elle le regarda partir en emportant sa précieuse charrette et son précieux chargement.

- 07-05-2007 04:10 : Vous vous êtes battu avec Brisby (coefficient de combat 4), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.
- 07-05-2007 04:10 : Vous avez racketté Brisby qui possédait 201,38 écus et des objets. 11 miches de pain, 2 sacs de maïs, 1 sac de blé, 15 pelotes de laine, 1 rame, 2 couteaux.


Pendant les deux derniers jours, Akeem s’était senti en grande forme, il en avait presque oublié ses problèmes de santé. Ce matin était bien différent. Il était victime de fortes nausées et d’étourdissements. Ses mains tremblaient autant que celles d’un vieillard. Il était incapable de tenir une plume et le récit sur sa vie qu’il avait entamé en resterait au même point.
Il avait tout de même décidé de se poster sur la colline et lorsqu’il avait aperçu le jeune vagabond approcher, il s’était trouvé fort chanceux. Ce dernier serait une proie facile.
En fait, le bougre était coriace et il avait bien faillit venir à bout de lui. Sans son arme, Akeem aurait sans nul doute, perdu le combat.
Il empocha les quelques écus puis se réfugia dans la grotte pour se reposer.

- 08-05-2007 04:09 : Vous vous êtes battu avec Jakson_dolenius (coefficient de combat 1), qui essayait de vous résister. Vous avez triomphé, l'obligeant à vous ouvrir sa bourse.
- 08-05-2007 04:09 : Vous avez racketté Jakson_dolenius qui possédait 41,70 écus.


Le lendemain, au réveil, Akeem constata une nette amélioration de son état de santé. Certes il était affaiblit mais les nausées et les vomissements avaient cessé de le tourmenter.
Malgré qu’il ait encore une ou deux affaires à régler à Grandson, il choisit de rester une journée supplémentaire sur les chemins. Il en profita pour, à l’ombre du grand chêne, achever le premier chapitre de sa biographie. Ecrire était bien plus difficile qu’il ne l’avait imaginé et son récit ne progressait que laborieusement.
En début de soirée, Akeem repéra enfin une victime. Une jeune vagabonde qu’il parvint à suffisamment effrayer pour ne pas avoir besoin de recourir à la violence.

- 09-05-2007 04:12 : Vous avez racketté Prongs qui possédait 62,80 écus et des objets. 7 miches de pain

Il prit ensuite la route vers Grandson, marchant à coté de l’âne et de la charrette emplie de l’imposant butin accumulé en quatre jours de brigandage.


Dès son arrivée à Grandson, au petit matin, Akeem s’était dirigé vers le marché. En moins de deux heures, il avait écoulé à bas prix l’ensemble de ses marchandises faisant sans doute, le bonheur de quelques spéculateurs matinaux.
Il avait ensuite rendu visite à un ami avec qui il avait quelques détails d’ordre financier à régler. Plus tard dans la journée, il pu enfin, avec le sentiment du devoir accomplit, regagner sa demeure pour s’y reposer. Alors qu’il allait se glisser dans ses draps, quelqu’un frappa lourdement à la porte.
Akeem ouvrit intrigué et tomba nez à nez avec trois agents de la maréchaussée.
« Alors Messire, on aime se défouler sur les passants en campagne ? Vous allez maintenant devoir payer pour vos actes ... »
Il ajouta en souriant.
« Mon instinct me dit que vous allez rapidement avoir l’occasion de visiter nos geôles … »
L’homme tendit une enveloppe à Akeem.
Expéditeur : Le tribunal du Comté
Par la présente, les autorités de police du Comté vous signifient votre mise en accusation. Il vous est reproché notamment des faits de trouble à l'ordre public.
Votre procès commence dès demain. Vous êtres prié de vous présenter au tribunal.

« Soyez à l’heure et ne faites pas le malin. On vous garde à l’œil. »
L’officier le toisa une dernière fois puis tourna les talons. Les trois hommes s’éloignèrent en ricanant.


Un procès ? Au tribunal ? Qu’à cela ne tienne, après tout, une cours de justice peut devenir un terrain de jeux comme un autre !
Akeem avait toujours rêvé de devenir avocat. Seul l’accoutrement ridicule des magistrats l’en avait dissuadé. Il était hors de question qu’il apparaisse en public vêtu d’une robe et d’une de ces perruques grotesques ! En temps qu’accusé, il aurait l’occasion de plaider sans avoir à se déguiser.
Les agents de la maréchaussée avaient eu l’air bien sûr d’eux. Certainement avaient-ils un bon dossier, peut être même des témoins. Akeem pourtant voyait un élément qui, peut être pourrait jouer en sa faveur. Tel un avocat chevronné, il décida de la stratégie à appliquer.
Demain, il aurait droit à deux plaidoiries. Il imagina donc une défense en deux actes. D’abord attirer ses adversaires sur une fausse piste pour ensuite profiter de l’effet de surprise lorsqu’il exposerait ses véritables arguments. Pour cela, il aurait besoin d’un figurant, un avocat si possible.
Ce n’est que tard dans la nuit, dans une taverne située tout près du palais de justice, qu’il dénicha le parfait candidat, un avocat d’une quarantaine d’année. Akeem n’avait aucune idée de se qu’il avait fêté dans la soirée mais l’homme était ivre mort. L’air impassible il cuvait son vin avachi contre le comptoir. Akeem lui offrit 25 écus pour l’accompagner le lendemain au tribunal où il devrait seulement se tenir à ses cotés, avec son air blasé, sa robe et sa perruque. Son rôle se limiterait à, avant le début de la deuxième plaidoirie, se pencher vers son client pour lui murmurer quelques mots.
Un salaire vite gagné. Bien qu’imbibé d’alcool, l’homme accepta sans aucune hésitation.


2007-05-12, Procès opposant Akeemallah à la Confédération Helvétique.

Le juge frappa trois fois sur son pupitre. L’assemblée se leva. Le greffier annonça l’ouverture du procès et le chef d’accusation de trouble à l’ordre public. Akeem s’assit sur le banc des accusés. Son complice s’assit juste derrière lui. A deux doigts de s’endormir, il jouait parfaitement son rôle et arborait le parfait visage de l’avocat calme et serin, sûr de l’avenir de son client.
Le procureur s’approcha d’Akeem, le dévisagea de la tête aux pieds avant de se tourner vers le juge pour exposer l’acte d’accusation.
« Monsieur le juge, je viens aujourd'hui vous présenter le cas du sieur Akeemallah. Celui-ci est accusé d'avoir attaqué sauvagement le sieur Alcrapone et de lui avoir dérobé ses biens, à savoir la somme de 174 écus, une soixantaine de miches de pain et 255 stères de bois. Au vu des quantités volées, l'accusé à du mettre du temps à tout prendre et s'enfuir et donc le sieur Alcrapone a du être fortement assommé pour n'avoir pu rattraper son agresseur. J'appelle l'accusé, le sieur Akeemallah à répondre des faits qui lui sont reprochés devant cette cour. »
Akeem avait vu juste, le procureur était bien renseigné, son assurance en témoignait. Il était inutile de contester les faits. Il décida d’entraîner les débats sur l’inventaire du butin et s’adressa au juge pour sa première plaidoirie.
« 65 miches de pain ! 255 stères de bois ! Certes, je reconnais avoir un peu molesté ce pauvre bougre au détour d’un chemin entre Grandson et Pontarlier, mais soyons sérieux. Comment diable un homme seul pourrait-il transporter autant de marchandises ??!! J’ai du cogner un peu trop fort, le plaignant est atteint par la folie des grandeurs ! Je peux concevoir qu’il ait quelques rancunes à mon égard et qu’il veuille se venger mais je l’ai à peine délesté de 50 stères et de 6 ou 7 pains rassis. »
Un sourire vicieux illumina le visage du procureur. Il se leva d’un bond et d’un ton hystérique enchaîna sur son réquisitoire.
« Aaahhh monsieur le Juge ! Voyez cet aveu involontaire de culpabilité ! Qu'ais-je dis déjà, au sujet des objets volés... humm oui, une soixantaine de miches de pain. Et que nous dit l'accusé ... soixante cinq miches de pain ! Comment l'accusé pourrait-il connaître le nombre exact que je n'ai pas communiqué s'il ne les avait pas volé ? Monsieur le Juge, l'accusé a avoué avoir attaqué et volé la victime, il avoue involontairement le nombre de miches de pain dérobées, il n'y a pas à chercher plus longtemps, il doit être déclaré coupable et payer sa dette. Je requière contre l'accusé une amende de 1500 écus, soit à peu près la valeur des biens dérobés, ainsi qu'une peine de 4 jours dans les geôles helvètes. »
Le procureur avait foncé tête baissée. L’accusé n’en espérait pas tant. Comme prévu, « l’avocat » sortit de sa torpeur. Il s’approcha d’Akeem et lui murmura quelques phrases à l’oreille. Il reprit ensuite sa place et son air détendu. Son travail était terminé.
Akeem se leva pour s’adresser au juge.
« Apres avoir consulté mon avocat, je réclame la relaxe pour vice de forme. Bien loin de moi l’idée de manquer de respect à cette vénérable cour de justice, mais j’affirme que vous n’êtes en aucun cas compétents pour instruire cette affaire. Je suppose que vos hautes fonctions au sein du conseil helvétique ne vous permettent pas de voyager autant que vous le désirez. Je vous pardonnerai donc vos lacunes en matière de géographie. Cependant, si vous vous rendiez à l’endroit où se sont déroulés les évènements que vous me reprochez, vous pourriez constater qu’il se trouve en Franche-Comté. Hors, je ne pense pas que vos statuts vous confèrent le droit d’instruire de votre propre chef, un procès pour un délit ayant eu lieu en dehors de votre juridiction. Il va de soit que, si la cour persiste et rend un verdict, il sera immédiatement contesté devant la cour d’appel des royaumes. »
Akeem reprit sa place sur le banc et attendît patiemment la décision du juge. Peut être y avait-il était un peu fort. Il estimait ses chances de gagner à 50% mais en cas de condamnation, le juge allait se lâcher et la peine serait lourde. Si jamais Akeem s’en sortait, ce serait un fabuleux pied de nez à la justice !
Le juge se retira avec ses assesseurs pour débattre à huit clos du verdict à prononcer.
Patience …


Le Verdict

L’attente fut longue mais à mesure que les minutes s’égrainaient, Akeem devenait de plus en plus optimiste. Visiblement, il était parvenu à semer le trouble dans l’esprit des juristes.
Le juge fit finalement son apparition. Il s’installa et frappa son pupitre pour marquer la reprise du procès. D’un air impassible, il se tourna vers le greffier qui déclama :
« Dans le procès opposant la Confédération Helvétique au Sieur Akeemallah, la cour a rendu son verdict …
Le prévenu est relaxé. »
Incroyable ! Akeem était blanchit ! Apres avoir reconnu un racket de 1500 écus !
Bien que peu de personne soit présent dans la salle, une clameur se fit entendre. Elle fut aussitôt couverte par les hurlements de la victime.
« Relaxé ??!! Il m'a dépouillé de mon argent et de mes biens, il a reconnu son agression !! Je réitère ma plainte contre ce brigand !!! »
Arff … Faut être beau joueur l’ami. Akeem s’était livré à la justice sans aucune réserve, il avait joué selon les règles et il était définitivement hors de cause dans cette affaire.
Même son « avocat » était sortit de son mutisme. Debout, un grand sourire aux lèvres, il applaudissait la décision de la cour. Quel acteur ! Il avait parfaitement joué son rôle et il méritait amplement la prime de 25 écus supplémentaire qu’Akeem lui remettrait à la sortie.
Le procureur quitta la pièce sur la pointe des pieds, le teint livide et le regard bas.
Akeem sortit à son tour après avoir respecteusement saluer le juge. Bien sur certains diront qu’Akeem l’avait corrompu, mais il n’en était rien. Cet homme avait su passer outre son mépris pour les brigands, il venait de faire preuve de courage et d’honnêteté en admettant la grossière bévue des magistrats.


En quittant le palais de justice, Akeem était toujours aussi riche et, plus important encore, il restait libre comme l’air.
Lors de son retour à Grandson, il avait pensé y rester juste quelques jours avant de repartir hanter les chemins de la confédération. Après son passage devant le juge, il avait préféré modifier ses projets. En aucun cas il ne voulait donner à la justice l’occasion de laver l’affront qu’elle venait de subir. Il devait vraiment éviter un nouveau procès en Helvétie.
Akeem décida de se rendre à Genève.
Depuis quelques temps, elle était le théâtre de violents combats. Le maire Feebleue avait eu l’audace de se dresser contre l’Empire et la ville était assiégée. Des rumeurs annonçaient même la mort du bourgmestre durant un assaut. Il aurait été vraiment dommage qu’un homme aussi doué pour animer la vie des royaumes disparaisse. Bien qu’Akeem ne le connaisse que très peu, il avait beaucoup d’admiration pour Feebleue et pour son courage. Il décida d’aller vérifier tout cela de ses propres yeux. Il profita d’un bref moment d’accalmie pour se faufiler dans la ville.
Akeem fut heureux de voir la solidarité et la combativité des Genevois contre l’armée de l’Empire chaque jour plus gigantesque. Comment ne pas approuver un tel esprit d’indépendance ? Il décida de leur prêter main forte. Après une nuit entière de combat à leurs cotés, Akeem était exténué.
- 14-05-2007 04:12 : Une tentative de révolte a eu lieu devant la mairie, et vous avez contribué à la mater
Dire que les villageois maintenaient ce rythme depuis plus d’une semaine et résistaient ! Les jours suivants, une trêve fut conclue afin de permettre aux élections de la mairie de Genève de se dérouler calmement. Akeem en profita pour se reposer et pour écrire. Il acheva le chapitre 2 de ses confessions.

Il avait repris goût à la vie.
Le plaisir et l’amusement qu’avait provoqué son passage au tribunal avaient boosté son moral et après ces quelques jours de repos, il n’avait plus qu’une seule idée en tête, repartir au plus vite s’amuser sur les routes. Les récents événements survenus à Genève inquiétaient les autorités de Franche-comté qui avaient décidé d’organiser un blocus et de fermer leur frontière avec l’Helvétie.
Si il y avait une chose qu’Akeem détestait par-dessus tout, c’était bien ça, qu’on lui interdise de se rendre quelque part.
Il n’avait à l’origine, nullement l’intention de se rendre en Franche-comté où plusieurs plaintes avaient sûrement été déposées contre lui mais il fut séduit par l’idée d’aller asticoter un peu ces bloqueurs de routes. Il partit donc sur les chemins entre Genève et St Claude afin de dégoter le meilleur endroit pour une embuscade.

Camouflé parmi les sapins et les buissons, Akeem observait le chemin et surtout, ceux qui l’empruntaient. Il vit d’abord passer un groupe de 5 civils armés jusqu’aux dents. Il aperçu ensuite un escadron de militaires. Sans aucun doute la fameuse armée "Secunda Maxima Sequanorum" dirigée par Jontas, qui était censée attaquer et stopper les voyageurs qui oseraient s’aventurer par ici.
A peine quelques minutes plus tard, il discerna au loin une victime potentielle. Un homme, certes armé mais seul, et qui se dirigeait dans sa direction. Akeem avait parfaitement conscience du peu de distance qui le séparait du groupe de soldats et du danger que cela représentait mais il était en grande forme et il se sentait près à combattre un bataillon entier si cela s’avérait nécessaire. Il agirait vite et sans fioritures ni fantaisies. Quand le voyageur fut assez près de lui, il bondit de sa cachette et brandit son épée en le regardant d’un air menaçant.
« Jettes ton bouclier ! »
L’homme était terrorisé. Il obéit immédiatement.
« Recules toi et jettes ton épée ! »
Il recula lentement de quelques pas puis, d’une main tremblante, saisit son arme et la jeta sur le sol. Akeem enchaîna d’une voix forte et sèche.
« Poses ton sac et vides tes poches ! »
L’homme déposa son sac puis extirpa difficilement une énorme bourse en cuir de la poche de son mantel. Elle fit un bruit sourd en heurtant la terre humide.
« Bravo l’ami, tu as su rester en vie … Maintenant … Dégages !!! »
Akeem le regarda s’enfuir à toutes jambes. Une belle foulée, il devait se sentir tellement soulagé sans toutes ses babioles inutiles. Certes, ce voyageur ne disposait pas de beaucoup de courage, mais en revanche il avait un instinct de survie efficace. Peut être avait-il lu dans les yeux de son agresseur, qu’il l’aurait tuer sans la moindre hésitation.
Akeem, lui, partit dans le sens opposé, vers Genève. A peu près à mi-chemin, il fit une halte pour inspecter son butin.

- 28-05-2007 04:17 : Vous avez racketté Hoyas qui possédait 1018,97 écus et des objets. 40 miches de pain, 5 poissons, 1 épée, 1 bouclier.
(Le salaire de la traque : 1678.97 écus)


Lors de son retour, Akeem du se rendre à l’évidence, Feebleue avait bel et bien quitté ce monde pour un autre sans nul doute meilleur. Son combat en revanche, n’avait pas été mené en vain. Les villageois avaient tenu et c’est l’Empire qui avait du céder. Genève ville franche était née ! Ses représentants fraîchement élus négociaient avec la Duchesse le retour au calme et l’avenir de la cité helvète. Akeem n’avait plus sa place ici. Il resta en ville durant les quelques jours qui lui étaient nécessaire pour effectuer quelques transactions puis à nouveau, il s’enfonça dans le monde obscur et dangereux des sentiers ...


Au détour des sentiers, Vivre libre ou Mourir … Chapitre 2, Juin 1455