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 L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose

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Raoul de Montjoie
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Raoul de Montjoie


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MessageSujet: L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose    L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose  Icon_minitimeJeu 9 Juin - 22:32

Dolmance a écrit:
Citation :
Pièce Scénarisée par Dolmance Larose
Rédigée avec l'aide de Nufilen, de Gamalinas, de Raoul ( quelques bugs à déplorer au cours de l'archivage )










L'Illusion Tragique

Acte Unique dans une Scène Unique

Sur une large tribune, un immense bucher grimpait vers les cieux.
Là dans un costume de pourpre, un personnage portait un nez très long.
Il était au fer, devant un homme en vert. Il avait la tête baissée.
Un immense coussin lui faisait un derrière que plusieurs dames bien faites n'auraient pas pu égaler.

Le masque de l'homme était un bec menaçant, dans sa main ferme, il tenait un immense Livre des Vertus.

Dolmancius
Allons finissons-en Monseigneur ! Puisque c'est ce que vous désirez depuis des ans !

Autour de la scène des hommes en noir, cagoulés, peut être une grande dizaine.
Un homme plus petit que les autres, portant un masque carré d'un blanc livide, les guidait, frappait de lourd baston sur le sol et en rythme.
Tous les hommes chantaient d'une voix forte.


Choeur :

Dies iræ, dies illa,
Solvet sæclum in favilla,
Teste David cum Sibylla !

Quantus tremor est futurus,
quando judex est venturus,
cuncta stricte discussurus !

Tuba mirum spargens sonum
per sepulcra regionum,
coget omnes ante thronum.

Mors stupebit et Natura,
cum resurget creatura,
judicanti responsura.

Lacrimosa dies illa,
qua resurget ex favilla
judicandus homo reus.
Huic ergo parce, Deus.
Pie Jesu Domine,
dona eis requiem. Amen.





Dolmance a écrit:
Citation :
L'Inquisiteur Fou

L'inquisiteur fou se tenait sur le podium, une torche à la main. Il marmonnait des prières pour que tout le monde les entendent.

La grâce du Seigneur descende sur ce tribunal de l'Église ! Que la lucidité soit du mise !

Puis il se parla en changeant de voix... Il n'était pas fou pour rien.


- BRULEZ LE !
- Non pas encore !
- SI FROUPPPHHHH !
- Nous devons le juger !
- NOUS ? Je tu n'existe pas !
- Ohhhhh ! La barbe, fait ton boulot et allons manger.
- TAIS toi !

L'inquisiteur se repris et remis son chapeau en place en claquant de la langue, il déroula un long parchemin qui roula, roula, roula, pendant de longues secondes et alla se perdre derrière le rideau. L'ecclésiastique bougera la bouche comme si il mastiquait en prononçant l'accusation

- Messire Dolmancius Rosela, Seigneur de Zees, vous êtes accusé par le présent tribunal que je...
- Que NOUS !
- Que Je représente, je suis tout seul !


Il lâcha un rire dément.


- Vous êtes accusé de libertinage, de brigandage, de vol, d'adultère, de pillage, de tromperie envers votre épouse...
- Tu en as beaucoup de synonymes encore !!? Mets le feu et n'en parlons plus !
- SILENCE ! Messire Dolmancius ! Reconnaissez vous les fait ? Acceptez vous que le feu vous purifie ?
- LE FEUUUU !!!


L'inquisiteur fou rajusta ses habits froissés et résista à l'envie de lancer la torche sur le buché en attendant que l'accusé réponde.





Dolmance a écrit:
Citation :
Dolmancius

Dolmancius éclata d'un rire fou :

-Hahahahahahahahaha !

Son corps se tordait, secoué par le rire et par la démence :

-Tu oublie !!! Vicieux personnage !!! Tu oublies plus de la moitié de mes actes sur ta Terre !


Encore d'un rire il se tordit et ses chaînes retentissaient :

-Adulère !

Les hommes en noir frappèrent le sol, de leur long baston :

-Pillage !

Encore une fois les homme frappèrent le sol et de même à chaque fois, qu'il ajoute une exaction :

-Meurtre ! Inceste ! Sodomie ! Vol ! Cannibalisme ! Pédophilie ! Gourmand ! Furie ! Avarice ! Orgueil ! Paresse ! Luxure ! Luxure ! Luxuuuuuure !

Il s'approche de l'Inquisiteur Fou en tendant les chaînes que des hommes tiennent fermement :

-Hérésie ! J'ai craché sur la Croix ! J'ai violé les novice de l'abbaye de Sainte Marie-des-Pucelles ! J'ai débauché vingts séminaristes ! Etranglé cinq abbés !


Il se fixe devant le public et devant le peuple :

-Et en une nuit de Pleine Lune, j'ai pris plus de cent bergères, qui ne pourront plus se marier !


Arrache d'un coup les boutons de sa veste et face au public :

-Ha ha ha ha ha ha ha ! Prononce ta sentence Ciel ahuri ! Foudroie-moi si tu l'oses Tout Puissant ! Jeter de la boue ! Sonnez vos trompettes ! A moi pour ma vie ! Thanatos !!! Je t'attend !


Il lève le poing au ciel :

-JE RECONNAIS LES FAITS !!!!!!!

Le Roi :

Un grand brun à la royale chevelure fit son entrée en scène, au son des dites trompettes annoncées par le dément Dolmancius. Sa majesté le Roi fut annoncé, son pas était assuré et il s'appuyait des plus coquettement sur son sceptre scintillant. Il était pourvu de deux vierges dans la fleur de l'âge de part et d'autre, un pas en arrière , afin de maintenir les plis de son imposante cape à sa convenance.

Le Roi, masqué d'un loup doré et raffiné de motifs représentant les astres comme la Lune et le Soleil, s'installa d'une grâce théatrale sur son trône, et s'évertuait à donner l'impression au public qu'il balayait l'estrade par son regard sans émotion dans un silence solennel...
Il fit signe à l'accusé de s'approcher de sa grandeur, pas trop non plus, un peu de respect des convenances, l'inquisiteur y veillerait de main de fer. Son altesse prit donc finalement la parole après avoir frappé trois coups sur le sol...

"Hum... Et bien, qu'avons nous là ? Sire Dolmanciousss... sencé être de naissance plus ou moins saine à l'origine, habile avec les mots et pourtant affligé de tous les pires maux ... Entendons nous réellement parler dans notre civillisation de tels pêchés ? Qu'avez vous donc à plaider triste sire face à de telles accusations ? Le bourreau ici présent a un argumentaire des plus complets dans son sac si vous veniez à manquer d'inspiration n'hésitez point à mander, il est de nature serviable..."


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MessageSujet: Re: L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose    L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose  Icon_minitimeJeu 9 Juin - 22:33

Dolmance a écrit:
Citation :
Dolmancius

Dolmancius accueilli le Roi d'un geste obscène puis se jetant à genoux, mi-face à la foule mi-face au Roi :

-Ô Vostre Altesse ! Grand Grand Grand Roy ! Troix et Quatre fois bénie soit votre Blason ! Cinq, Six fois bénie soit Votre Coaaaaffure !

Se lève droit :

-Ce que je plaide ? La folie ! La philosophie !

L'homme se jette au sol et roule sur le dos et posté au plus près du bout de la scène, regarde la foule à l'envers, et continue sa tirade d'une voix riante :

-Peuple ! Jurés ! Mires donc les beaux atours, les habits d'apparats, que porte ton Souverain, quand tu crèves de froid ! Où est-il ce paon quand on agonise ? Dans ces couverts d'argent fin mangerait-il, notre pain noir que l'on ne peut même plus avaler ? Le pays part en guerre ! Le pays accueille de l'empire, les plus grande tête couillonnée ! Mais nous ? Nous Peuple ? Ne sommes-nous pas du pays ?


Se lève et regarde le Ciel :

-De quoi me servez-vous mes Muses, si ma tête et mon cœur sont pleins et que j'ai le ventre creux ?


Pointe son doigt vers le Roi :

-De quoi nous sers-tu Altesse ?

Hurlant :

-Vous vous faites de tout notre monde le Maître
Vous ne vous êtes donné que la peine de naître !


Populos :

Puis d’un pas lent, un homme entra en scène. Il était courbé, comme écrasé par le lourd amas de bois qu’il tenait sur le dos. Il semblait boiter et ses efforts colossaux dû au poids de son fardeau, lui faisait pousser une respiration presque animal. Soudain, il s’arrêta. Il regarda alors tour à tour l’homme enchaîné et le roi sur son fauteuil, adossé. Puis il s’adressa
au publique.


Mais c’est le procès de ce vil personnage, tellement malsain, qu’on se demande s’il est humain.

L’homme montre du doigt la personne enchaînée.

Et dire que moi, pauvre paysan, je passe mon temps à travailler dur, alors que des diables de son espèce occupe leur existence à pécher. Moi je vous dis qu’il n’y a point de justice.

Puis le paysan pris un ton plus compatissant et un petit sourire vint gagner ses lèvres.

Mais heureusement que notre bon Roy veille à cela. Il est bien gentil notre bon Roy. C’est un exemple de vertu pour nous tous.
Et vous avez entendu l’inquisiteur tout à l’heure ? Ah quel saint homme. Je suis fier de nous savoir entourés d’hommes aussi nobles d’esprit et de cœur.

Le roturier tourna une fois de plus le regard vers le roi et le salua d’une grotesque révérence, entachée d’une jambe raide et d’un poids trop encombrant sur le dos. Une fois le salue terminé il regarda le publique.

Je vais à présent retourner au travail.

Il pointa alors l’index vers Dolmancius en prenant une voix plus dur.

Car moi au moins, je travail et je respect les bonnes mœurs. Et grâce à cela, j’irai en Paix lorsque la mort me touchera. O la Paix, quelle bien grosse récompense par rapport à la souffrance que j’endure en mon existence.

L’homme mit alors ses jambes toutes tremblantes en marche et continua son chemin dans le même ton laborieux qu’à son entrée.





Dolmance a écrit:
Citation :
Inquisiteur Fou


L'inquisiteur fou claquait toujours de la langue et semblait partit en dialogue avec lui même en marmonnant, la torche brulait dans sa main et il avait lâché le parchemin. Quand Dolmancius fit la liste de ses autres méfaits, il roula des yeux affolés derrière son masque et repris la parole après l'apparition du Roi-ridicule et de l'homme au fardeau.

- Créature du Sans Nom ! Tu avoue plus de pêchers que je n'en ai trouvé ! Je ne puis alourdir la sentence temporelle, mais je te maudis !
- Je te maudis aussi !
- SILENCE ! TU N'EXISTE PAS ! Comment pourrais tu maudire un homme ?
- Je le peux car je suis là !
- Non !
- SI !
- NON !


L'inquisiteur se donna un claque de sa main libre et secoua la tête comme un homme reprenant ses esprits.

- Ce roi ridicule et cet homme au fardeau vous accablent et pendant que vous usez de mots qui vous exhortent, je consulte le Bon Dieu à votre sujet. L'avis de notre jury improvisé semble clair ! Ainsi : Le roi ridicule ...
- Brulons le aussi !
- Le Paysan au fardeau ...
- Brulons le aussi et volons son fardeau Ad Majorem Dei Gloriam !
- La perruque du roi ridicule ...
- Brulons la puis volons la !
- Et moi même !
- Brulons nous !
- Décidons que ...
- Et moi ??!!
- Rhaaaa silence ! Décidons que vous serez bruler comme il était prévu, pui nous vous retirerons du buché et à cause de vos méfait fraichement avoués, vous pendrons et vous noierons avant de vous étouffer avec la perruque du roi ridicule


L'inquisiteur mâchonnait toujours un met invisible et baragouinait dans un langage haché et haletant. Il rit sans aucune raison puis ajouta.

- Qu'avez vous à ajouter pour votre défense en sachant que cela sera parfaitement inutile vu que je viens...
- Que NOUS venONS !
- QUE JE VIENS de prononcer la Sainte sentence ?


Dolmancius

Dolmancius d'un bond se releva et fit volte face.
Il lance un regard fou vers l'Inquisiteur :


-Quelque chose à rajouter ?

Il éclata d'un rire frénétique :

-Jusque dans les profondeur de la Terre !
Jusque dans les prisons de verres !
Vous pouvez vivant m'emmurer !
Vous pouvez tenter de m'étouffer !


Il hurla poing vers l'inquisiteur, bouche vers le public :

-Jamais vous ne ferez taire, la voix des philosophes ! Ni la voix des satires ! Ni celle des poètes !


Il appella la foule :

-Petites gens ! Elites de notre pays ! Hommes en robe ! Trop souvent l'on bâillonne l'homme qui veut parler ! Trop souvent l'on coupe la main de celui qui vous la tend !
Vous souffrez d'orgueil ! Tous d'orgueil !
Le noble pour plaire, à ceux qui sont plus puissant ! Pour plaire aux gentes dames, comme aux grands princes !
L'abbé pour nourrir ses maîtresses et enrichir sa paroisse, juge ses enfants avec une très lucrative indulgence !
Et le fermier, pas moins que les autres, se détache de la vie du monde, croyant que seul compte la terre battue de son champ !


Dolmancius fixa successivement Duchesses, Vicomtesses et gens du petit peuple :

-Parler pour dire quelque chose ! Ce n'est pas un péché !

Puis il se tourna à nouveau vers le Roi :

-Et ta sentence Altesse ! Que me vaut-elle si tu n'es pas du monde des vivants ?

Puis au paysan :

-Et toi Populos ! Peut être que si tu avais de la présence dans notre monde, peut être que si tu n'appartenais pas exclusivement au tien, sauf il est vrai quand il s'agit de pendre des gens ou de faire profit, peut être alors, aurais-tu droit de me juger !

Il fit une pirouette et se retrouva nez à nez avec l'Inquisiteur :

-Et toi ! Toi toi, toaaaaaa !
Mon petit chéri clérical !
Mon préféré d'entre les ânes...
Pourquoi aurais-tu plus de pouvoir sur moi ?


Il lèva un doigt vers le ciel :

-CAR ! Veillant auprès de tous, que tes chimères soient respectées et bien priées, tu es, Ô Orgueilleux Conteur, le Fou préféré du Roi !


Attrapant l'Inquisiteur à par les deux joues, il lui plaqua sa bouche sur la sienne dans un grand bruit de succion.
Dolmancius d'une pirouette apparut au centre de la scène :


-Ainsi, nous qui sommes tous fous, sommes encore moins fou que toi !
C'est donc bien en cela que tu nous commande.
Toi, qui a le Diable au corps, et qui veut mettre feu au mien.


Il s'assit sur le bord de la scène, balançant ses jambes dans le vide et riant face à la foule :


-Quelque chose à rajouter ?

Il poussa son rire méphistophélique face à la foule et hurla :

-Brûlez-moi, noyez-moi, étouffez-moi, rouez-moi !
Mais par pitié, par tous vos versets qui font Loi !
Jamais, Ô grand jamais, ne recommencez,
A me faire croire à mon âge : à la Liberté !





Dolmance a écrit:
Citation :
Populos

Soudain un amas de bois fut lancé sur la scène, puis son porteur, le paysan arriva en boitant et le dos courbé, mais très énergiquement.

LIIIIIIBERTE...

Aucun de vous ici ne sais ce que cela est. Car il ne faut pas prendre le pauvre bineur de terre pour un sot, tout de même.

Il regarda tour à tour le roi, l'inquisiteur et le libertin.

Si tout à l'heure j'ai porté aux anges certains, c'est pour pouvoir malgré ma misère, permettre à mes fils de survivre à cet hiver. Donc par ma lâcheté et non mon orgueil, je me laisse esclave de votre monde.

Il marqua une brève pause.

Mais vous... oui vous tous... les trois que je vois... n'êtes vous pas esclave également ?

Le paysan regarda Dolmancius d'un air grave.

Je vous rassure très Cher, à votre âge on ne vous parlera pas de liberté ici. Mais je vais à la place, vous parler d'esclavage.

Il se tourna alors vers l'inquisiteur en le pointant du doigt.

Vous par exemple. Le curé. tu te crois libre avec tout ton savoir et ton joli statut. Et bien non, tu n'es que le prisonnier d'un symbolisme qui te dépasse. Tes compétences sont tellement faibles que tu ne peux que vivre en parasite avec elle. Regarde toi, tu sais lire et écrire. Moi je sais travailler la terre, récolter de la nourriture, bâtir une maison, réparer des outils, engrosser une femme. Au lieu de prier pour ton Dieu, prie plutôt pour ma présence.

Ensuite, l'éclopé regarda le roi.

Et toi mon bon Roy. Quelle est ta liberté ? Le pouvoir certainement.
Mais esgourdes bien mes paroles mon petit. Si un jour, les centaines de serviteurs que tu as, puis les milliers des soldats qui sont sous tes ordres et les millions de sujets que tu régis ; te crachent tous dessus au même moment. Et bien vous serez noyez dans le cracha mon bon Roy. Sans nous, vous n'êtes rien. Vous êtes autant notre esclave, que nous sommes les votre. Quel bel équilibre n'est ce pas ? mais jusqu'à quand ?
Et dans tous les protocoles guidé par des valorisations espiègles, le Roy est aussi esclave de lois qui le dépassent, mais qu'il suit pourtant.
Sommes nous si différents mon bon Roy ?

Le paysan fit alors une volte et pointa de l'index l'accusé.

Et toi le libertin. Tu es bien intéressant. Toi au moins, tu parles de ce que tu penses. Alors je vais suivre ton exemple. Et peut être que le Roy serra noyé.
Mais revenons à toi.
Quelle belle liberté que de ne suivre les règles valorisées. Mais mon pauvre accusé, tu te rend coupable d'être prisonnier. Tu es devenu par tes actes l'esclave de tes sens. Tes passions internes se sont déchainées, mais te gardent pieds et poings liées. Tu es devenu un animal, seulement bon à assouvir ses instincts. Que de tristesse pour la raison.

L'humble cultivateur fit alors face au publique.

Mes soeurs et mes frères de la roture. Il es temps de prendre la liberté qui nous est dû. Car la voilà la Liberté : C'est le droit de pouvoir dire non et le pouvoir d'accepter le non.

Le Roi :

Un grand brun à la royale chevelure fit son entrée en scène, au son des dites trompettes annoncées par le dément Dolmancius. Sa majesté le Roi fut annoncé, son pas était assuré et il s'appuyait des plus coquettement sur son sceptre scintillant. Il était pourvu de deux vierges dans la fleur de l'âge de part et d'autre, un pas en arrière , afin de maintenir les plis de son imposante cape à sa convenance.

Le Roi, masqué d'un loup doré et raffiné de motifs représentant les astres comme la Lune et le Soleil, s'installa d'une grâce théatrale sur son trône, et s'évertuait à donner l'impression au public qu'il balayait l'estrade par son regard sans émotion dans un silence solennel...
Il fit signe à l'accusé de s'approcher de sa grandeur, pas trop non plus, un peu de respect des convenances, l'inquisiteur y veillerait de main de fer. Son altesse prit donc finalement la parole après avoir frappé trois coups sur le sol...

"Hum... Et bien, qu'avons nous là ? Sire Dolmanciousss... sencé être de naissance plus ou moins saine à l'origine, habile avec les mots et pourtant affligé de tous les pires maux ... Entendons nous réellement parler dans notre civillisation de tels pêchés ? Qu'avez vous donc à plaider triste sire face à de telles accusations ? Le bourreau ici présent a un argumentaire des plus complets dans son sac si vous veniez à manquer d'inspiration n'hésitez point à mander, il est de nature serviable..."
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MessageSujet: Re: L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose    L'illusion tragique, pièce de théâtre de Dolmance Larose  Icon_minitimeJeu 9 Juin - 22:35

Dolmance a écrit:
Citation :
Dolmancius

Dolmancius tendit les bras vers Populos :

-Allons, bon Populos ! Tu m'incrimines moi ? Et va donc !

Il rit :

-Mais où donc trouverais-tu les idées de liberté si ce n'est pas de moi qu'elles te venaient ? Pantin ! Marionnette ! Imbécile ! Ahurie !
Si les philosophes n'étaient point là, tu n'aurais pas même le nez hors de la fange dans laquelle tu travaille ! Ta paresse intellectuelle n'a d'égal que celle du Roy !
Populos, Roy ! Comme deux jumeaux faibles et fiers vous êtes les même !


Il avança vers le Roy, donnant un coup de pied devant lui comme pour lui lancer du sable dans les yeux :

-Et te voilà Roy, à terre, sans sceptre et sans trône ! Jeté sur la Terre comme le vil des hommes ! Goûtes maintenant Ô Roy de Personne, l'amer senteur du sable et de la boue de ton pays !
Oui, plus grand est le géant plus dure sera la chute...
Roy, non tu n'étais pas pire qu'un autre souverain, seulement ton orgueil t'a trompé, et tu n'étais point le plus orgueilleux de ton pays. Maintenant, Populos te mets à mort et je gage, que bientôt, il revêtira des habits plus brillant et une perruque plus longue et bien bouclée que la tienne !


Il se tourna vers le Peuple :

-Populos... Tu veux le pouvoir ? Prends le ! Qu'en feras-tu ? La même que les rois, la même chose que tout ceux qui ont eu le pouvoir avant toi. Tu seras égoïste, vain, sans courage, pour agrandir ton pays : tu enverras des miséreux se faire tuer, pour t'enrichir : tu les affameras... Tu ne seras différent de ton ancien maitre, Ô Infâme Régicide, que par ta vilaine lignée. En plus de n'avoir jamais tenu les rennes du pouvoir, tu gouverneras, sans autre légitimité que celle que t'aura donné la force brutale. Ni vote, ni diplomatie, jetant à terre le Roy, tu règnes, Ô Peuple Audacieux, aussi vainement, que tout ceux qui vinrent avant.

Dolmancius haussa les épaules et d'un pas lent, vint se planter devant l'Inquisiteur :


-Il n'est pas peu dire, mais, Inquisiteur, nous qui sommes peut être les plus fous dans ce monde-ci, c'est bien toi que je préfère ! Toi orgueilleux de raison ! Fou d'une logique qui est la sienne ! Tu as soif de pouvoir, comme tu as soif de liberté ! Tu rêves d'un monde mis sous le joug de ta philosophie ! Ô Bras Vengeur d'une utopie mythologique ! Ô Décérébré Théologique ! Viens donc ! Lance sur moi ta ire ! Frappe le premier si tu l'ose, où allons tout deux au brasier ! Ce monde n'est ni pour l'ecclésiaste, ni pour le philosophe ! C'est un monde de profit, de paraître plus que d'être.

Dolmancius était rouge de colère et alors il ne rit plus :

-Qu'est-ce ce monde où personne ne pense ? Où personne n'a le ventre pour crier ses passions !
Quel homme ne se laisse pas prendre par les pièges de Crystale ? Les scintillants pièges de l'Amour ? Mais qui a la force de reconnaître ses erreurs ? De les reconnaître publiquement ? Quel homme de notre monde hurle ses regrets ? Hurle son amour ?


Prit du souffle et parla de plus en plus fort:


-Le Fou ! Le Fou ne crains plus rien !

Jusqu'à hurler :

-A moi ta ire ! A moi ton courroux !
Immole-moi par le feu ! Que je devienne roux !
Venez à moi : Cyclopes, Géants, Golem !
Faites éclater ma vie de cristal de Bohème !


Il leva la tête au ciel :

-Brûlez-moi Roy, Populos et Inquisiteur !
De notre Jugement à tous viendra l'heure !
Car devant la Faucheuse, c'est bien mon Crédo,
C'est que nous y sommes tous égaux !


Il lance alors un regard lointain et hurle :

-Que peuvent bien valoir ces derniers maux ?
Murmures incertains, troubles de mon coeur...
Ô monde de cristal, Ô mon terrible bonheur !
Que faire ? Que dire ? Il me faut encore des mots...
Cristal étincelant, brillant et fugitif :
Ô mon plus terrible Totem !

Oui ! J'ai bien voulu te haïr, dans mon cœur trancher ton image à vif !
Mais enfin, contre toute la raison qui fut mienne,
Contre tout l'effroyable tumulte de mon âme chienne !
Toi, Monde de Cristal, toi Bijou de Bohème :
Par la toute puissance de mon coeur : JE T'AIME !!!!





Dolmance a écrit:
Citation :
Inquisiteur Fou

L'inquisiteur était rubicond. Il tremblait et ses yeux s'injectaient d'humeurs peu enviables. Il lança la torche sur le buché en un hurlement de folie et de rage, tournant ses yeux sur la foule présente et semblant se battre autant contre lui même, il mâchonnait toujours ses mots et claquait de la langue.

- HÉRÉTIQUE ! Apocryphe, apostat, déviationniste, dissident, égaré, hérésiarque, hétérodoxe, impie, incroyant, infidèle, laps, relaps, laps et relaps, non-conformiste, païen, protestant, réformateur, renégat, révolté, sacrilège, schismatique, séparé, infidèle !
Comment oses tu me parler ainsi !!! J'ai tous pouvoirs ici ! Dieu me confère sa force et son autorité ! C'est par ma main qu'il te châtie et par ma main qu'il pardonne.
Roi, peuple, gens de passage, nobles et marauds, hommes et femmes, jeunes et vieux ! Ecoutez moi ! Quoi que vous soyez, qui que vous soyez, Dieu vous regarde, et vous ne serez plus rien devant ses yeux que des âmes à juger, l'amour qu'il vous porte est à accepter ! Je suis son représentant.
- Je le suis aussi !


L'inquisiteur se pris la tête entre les mains et hurla.

- Laisse moi en paix !

Il tomba à genoux et pointa son doigt vers Dolmancius.

Amen je te le dis ! Horrible monstre ! Ce soir même tu brulera des flammes froides de la lune ! Et je ne serais pas la pour te plaindre !
Ma royauté est du monde d'en haut et e l'exerce ici bas !
Il ne devrait point y avoir de roi ! Je suis l'élu de Dieu !


Il fonça et se saisit des restes du sceptre du roi. Avant de bousculer le peuple.

Convertissez vous et suivez moi ! Acclamez la mort de Dolmancius l'impie !

Populos

Le Paysan avait vu d’un mauvaise œil la nouvelle acquisition de l’inquisiteur. Sans une hésitation, le roturier fonça sur l’homme d’église et lui arracha le sceptre des mains.

Ce n’est pas pour toi pauvre fou. Comme tu l’as dis, ton royaume est en haut, sur terre tu n’es qu’un fardeau.

Puis la colère de celui qu’on appelait populos, se matérialisa par un coup de sceptre au nez de l’inquisiteur. Au moment où sa victime toucha le sol, il orienta son regard vers Dolmancius.

Philosophe dis-tu… comme c’est touchant. Tout comme ton rapprochement avec le curé. Aurais-tu compris là ton méfait ? Et oui tu es pareil que lui, sauf que tu distribues le malheur par d’autres méthodes. Alors toi l’épicurien, laisses moi te montrer un exemple d’hédonisme.

Le paysan furieux plaça entre ses dents le sceptre, afin de garder libre ses deux mains et s’avança vers Dolmancius. Lorsqu’il entendit le prêtre se relever. L’homme se tourna vers sa première victime et alla vers elle.

Ne t’inquiètes pas le curé, ta fumée va bientôt rejoindre le ciel.

Dit-il, les dents plantées dans le sceptre. C’est alors que des flammes immenses envahissaient l'espace et dévoraient le bois du buché. Et avec de grand pas, L’homme du peuple arriva tout près du représentant du clergé. Il lui lança un regard haineux avec les mains au dessus de la tête. Puis soudain il attrapa sa victime et la poussa violement vers Dolmancius. Le prêtre se cogna au philosophe comme deux marionnettes, pour finalement se retrouver lancés dans les flammes vorace. L’homme du peuple, pris alors le sceptre en main et se dressa. Son dos courbé n’était plus, tout comme sa jambe raide, qui venait de retrouver sa souplesse de jeunesse.

Trône, je t’ordonne de descendre.

Ce que le trône fit.

Il arracha d’un geste la perruque du roi comme un vulgaire scalpe et la plaça sur son crâne en guise de couronne. Enfin, presque solennellement, il fit quelque pas pour s’assoir sur son trône.

Voila la liberté. Il suffit de s’en emparer.





Dolmance a écrit:
Citation :
Inquisiteur Fou

L'inquisiteur fou se battit comme un... deux beau(x) diable(s) mais il était vieux et usé, il n'avait passé que trop de temps en les bibliothèques de Rome et le payait aujourd'hui. Le peuple lui avait cassé le nez et il saignait abondamment, quand il se releva, il ne perdit cela dit point son honneur à répondre ou à tenter une réponse car il lui restait un minimum de valeurs non corrompues par sa soif de pouvoir. Il se fit saisir par le peuple qui le poussa dans le buché. Ses derniers mots avant d'entrer dans les flammes ne furent point une malédiction. Ses yeux s'illuminèrent et il regarda le peuple, semblant retrouver son visage de jeune ecclésiastique plein d'espoir en l'homme et le ciel. D'un voix franche, il prononça un mot.

- Merci !

Puis les flammes l'engloutirent tout entier, l'on pût voir une forme hideuse et noire sortir du brasier en hurlant des insulte à l'homme et à Dieu, les possédés ne sont pas toujours ceux que l'on croit...

Coryphée


"Le triste roi, échec et mat ! Où comment un étalon, un fou et un simple pion eurent finalement raison des derniers remparts d'un monarque mal avisé."


Ce dernier apparaissaient sous son plus piètre jour, atterré, dépossédé de tous ses beaux atours, bouleversé jusque dans l'intimité honteuse de sa calvitie avancée dévoilée au grand jour, totalement impuissant. Le caractère sacré de l'exercice du pouvoir politique avait quitté la scène, sous la forme des hautes flammes nourries au phosphore dont le bûcher s'était embrasé. Un court silence fit écho à la terrible tempête qui avait précédemment enflammé l'ensemble des protagonistes de la tragédie, et le roi rampait piteusement vers les rideaux du fond de la scène, donnant l'impression de fuir ce douloureux épisode sans demander son reste.

"Après un règne d'obscurantisme, sa majesté s'inquiète enfin de garder la tête sur les épaules... Cet homme qui croyait être le seul juge est maintenant en proie au jugement du commun des mortels, ironie du sort, car l'erreur est humaine."

Le Coryphée disparut aussitôt.





Dolmance a écrit:
Citation :
Dolmancius

Dolmancius fut projeté dans le brasier des Enfers. Les flammes léchaient ses haillons, noircissaient sa peau, faisaient fondre son masque.
La douleur se fit rapidement irrésistible, mais... Il hurla :


-ô Rage ! Ô peuplades imbéciles !
Tu brûles les raisonneurs,
Tu pousses au pouvoir les bretteurs,
Ceux qui sûrement ne bougeront pas un cils,
Lorsque tu mourras toi aussi,
De faim ou même d'ennui.


Son masque fond de plus en plus, et laisse apparaître un beau visage, sur lequel une longue balafre tranche l'œil :

-Ô Diable ! Qui donc vient me chercher ?
Est-ce Pluton ? Les Parques ou Médée ?
Qu'importe ! J'avais l'espoir, c'est certain,
Que du fol amour, la déesse m'emporta ce matin.
Mais j'imagine... Que le feu me déchire
Pour un autre dessein, et que l'ire,
Que fut celle de ma Déesse,
Fasse de la mort, ma seule maitresse.



Le nez immense de Dolmancius tombe à terre et apparait le visage du Chambellan de la Cour, du borgne Dolmance.
Il lève les yeux au ciel :


-Ô que je sois damné...
Je te donne mon âme !
Ô Créature Viciée !
Perce-la de ta lame !

Mon coeur ne m'appartient pas,
Mon corps, on ne le reconnaitra pas,
Mon âme, puisque tu le veux, dévore-la.
Ma raison... Dieu pourquoi es-tu encor là ?

Ma tête, Ô toi qui t'accroche à l'Espoir,
N'as-tu donc pas vu, dans le funeste miroir
Que ma vie, entend en venir à son soir.

Va... Ma raison, va...
Envole toi loin de moi,
Il n'y a plus rien ici bas...


Dans un murmure, Dolmance ferma les yeux et une grande explosion, souleva les flammes du bucher.
Le bois craqua affreusement.
Le souffle avait secoué le Roi et le Peuple, mais ils étaient resté dans leur position.

Des tambours résonnaient, les hommes en noir frappaient un rythme funèbre. Des cors et des trombes les rejoignirent.
Et quand les flammes enfin se réduisirent, les deux corps... avaient disparus.


Le Coryphée

Le Coryphée s'avança alors vers la foule et d'un voix grave et gutturale, récita :

La Vie, l'Amour
La Nuit, le Jour,
L'Eternité, la Mort,
Le Doute et le Remord.

Ce qui doit duré toujours,
Ce qui est éphémère,
Ce que l'on vous promet un jour,
Le lendemain on le jette à terre.

Ce que la Providence semble vous promettre,
Jamais, sans violence, nous pourra être,
Croyez-en la mort de ces deux Prophètes.

La Folie en ce monde est le plus doux des dons,
Car elle recouvre nombre de mensonges,
Par d'encor plus Grandes Illusions.

L'Amour, la Liberté
Ne sont que des Idées.

Elles endorment bien,
Les stupides humains.

Mais les Idées disparaissent.

Et les Fous sont morts.


Le rideau tombe.
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